samedi 11 janvier 2014

"Le temps est assassin et emporte avec lui les rires des enfants."

     Je devrais bouger, mais j'en ai pas la force. Je devrais avoir assez de détermination pour me lever. Hé bien non. Je reste plantée là. Je laisse le temps glisser sur moi, j'essaie de semer la vie elle-même, mais elle finit toujours par me rattraper et m'entourer de ses bras gelés. C'est beau la vie, c'est long et c'est trop court, c'est attirant et ça fait peur. J'ai des projets, mais je m'enlise parfois dans mes propres angoisses. J'ai des envies, mais de nombreuses obsessions me torturent. Je me bats toute la journée, et je m'effondre la nuit. Seule. Je me rends compte que je n'ai pas grand chose. Je ne possède rien. Seules deux personnes sont mes piliers. Et encore. Je suis aussi le pilier de ces deux personnes. Il y a des gens que j'aime et que je hais, des gens pour qui je donnerais tout même s'ils ne me rendaient rien. Je dérive. Et le temps court avec moi, court devant moi, le temps perdu, le temps gâché. Le temps à gagner, le temps à passer. J'ai peur de chaque mouvement de l'aiguille sur le cadran de l'horloge. J'ai peur de ne pas assez regarder les choses pour prendre pleinement conscience de leur réalité. J'ai peur de ne pas avoir suffisamment vécu après chaque jour qui se termine. Et cependant je stagne dans l'attente. Mon existence est faite d'attente. L'attente de vivre. De vivre pleinement. Je sais que cette énergie gagne du terrain en moi, à chaque seconde qui passe. C'est ce à quoi j'aspire, ce dont je suis fière, ce pour quoi je me bats. C'est peut-être aussi ça qui m'effraie. Une flamme à l'intérieur. Aussi belle et rougeoyante que destructrice.

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