Prends garde à l’âme noire au détour
de ta vie,
A l’ombre, au carillon, au corbeau,
à la fourche,
Et prends garde au sourire de la
valkyrie
Dont le baiser s’égare au poison de
ta bouche.
Prends garde à la folie de ses yeux
enchanteurs
A la flûte et au cœur, à l’épée et
au sang,
Prends garde au matin clair, aux
étranges lueurs
Qui ravivent la flamme au corps des
combattants.
Prends garde à la divine saveur de
sa peau
Au nectar, à la plume, à l’alcool et
au don,
Prends garde à la tempête, à la
force des eaux,
Aux vagues déchaînées – fureur de la
passion.
Vole cet équilibre instable aux
vents contraires,
A la guerre, à ses cris, au
tonnerre, aux tambours,
Prends garde aux mains tendues qui
masquent la colère
Du monde insatisfait, tremblant au
petit jour.
Prends garde aux tentations dérobant
ta vertu,
Aux faibles et aux braves, aux
soldats, aux amants,
Prends garde à la promesse de la
femme nue
Qui glisse, sans un bruit, d’entre
tes doigts brûlants.
Toi qui affronteras le jugement du
ciel,
Toi qui succomberas aux affres de
l’envie,
Prends garde à cette reine aux
paroles de miel :
Elle promet la gloire, et condamne à
l’oubli.
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