vendredi 2 mai 2014

"When life offers you a dream so far beyond any of your expectations, it’s not reasonable to grieve when it comes to an end." (texte perso ©)

        Aujourd’hui j’ai couru mais j’ai raté ton train. J’ai couru sur le quai, j’ai cru qu’il m’attendrait, j’ai cru à l’infini et au temps qui se fige, j’ai cru à ces histoires qu’on aime et qui nous brisent, j’ai cru à tes promesses à tes yeux à tes larmes, j’ai cru pour une seconde que tu rendrais les armes, j’ai cru que notre monde ne s’écroulerait pas, j’ai cru que tu perdrais ta volonté en route et que tu faiblirais sous le poids de tes doutes. Un simple instant j’ai cru que tu te retournais ; les danseuses dansaient, la musique coulait, tu étais encore là. Et j’ai voulu te suivre et j’ai voulu te prendre, j’ai voulu te saisir et toi tu m’échappais. Je courais sur le quai et le train démarrait, j’ai couru sur le quai et l’amour s’étiolait, j’ai couru sur le quai et tu disparaissais. J’ai crié sur le quai, j’ai crié au passé, j’ai crié aux passants, aux passants qui passaient sans même me regarder. A toi qui t’en allais sans même te retourner. Et ces rails et ton cœur et l’absence et l’amour qui s’en vont se défont s’amenuisent et s’étouffent, et ces voies ces douleurs le manque et ta douceur, la lumière et le quai les wagons et le jour, et ce train qui s’en va, s’en va en t’emportant. C’est la vie qui nous prend c’est la vie qui nous tue, et moi je n’y peux rien, et moi je n’en peux plus, tu pars avec ce train et moi je reste ici, tu pars avec ce train en me laissant si seul, je n’ai plus rien sans toi, et qui suis-je sans toi, moi qui t’ai tout donné, moi qui ai sacrifié mes rêves et mes jours mon souffle et mes silences, renoncé au désir et puis à ces alcools qui me volent la peine et m’offrent la démence, moi j’ai tiré un trait sur celui que j’étais, et moi je t’ai aimée, aimée à en crever, et toi tu prends la route et toi tu quittes le quai. Aujourd’hui j’ai raté ton train, aujourd’hui j’ai su qui j’étais. Aujourd’hui j’ai compris que la mort est facile, aujourd’hui j’ai compris qu’on n’est jamais entier, aujourd’hui j’ai compris, la distance rit de nous, elle rit de nous détruire et de nous déchirer. Aujourd’hui j’ai pu voir que tout doit s’en aller, s’en aller comme l’espoir et l’amour avec toi, s’en aller dans tes mains, s’en aller par ce train, et les rails de l’avenir s’étendent à tes pieds, et les rails de l’avenir connaissent le chemin, les chemins de nos vies qui ont pu se croiser, se croiser et le quai les danseuses la musique, l’horloge les passants aux regards ironiques, les wagons et l’alcool, ta voix et nos refrains, aujourd’hui j’ai couru mais j’ai raté ton train.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Un avis ? Si vous laissez un commentaire, je vous fais un strip-tease.